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Catherine Achin, professeure de science politique à l’université Paris-Dauphine, est l’autrice, avec Sandrine Levêque, de Femmes en politique (La Découverte, 2006). Elle a dirigé, avec Laure Bereni, le Dictionnaire genre & science politique (Presses de Sciences Po, 2013).
Cette année, la féminisation des candidatures est en recul par rapport aux élections législatives de 2022 : on ne recense que 41 % de femmes, contre 44,2 % il y a deux ans. Ce chiffre nous ramène dix-sept ans en arrière : c’était le pourcentage observé lors des législatives de 2007. Ce recul est sans doute le fruit de la précipitation liée à la dissolution : les partis, qui ont eu à peine une semaine pour déposer leurs candidatures, ont renoué avec leurs vieux réflexes. La conjoncture de crise a engendré une régression de la parité.
Il y a effectivement une grande disparité entre les formations politiques. Les bons élèves de la parité sont les partis de gauche : La France insoumise a investi 50 % de femmes, Europe Ecologie-Les Verts 49 %, le Parti socialiste [PS] et le Parti communiste français 45 %. Renaissance, qui présente cette année 51 % de femmes, et le Rassemblement national [RN], qui en a investi 47 %, se sont, eux aussi, placés dans des logiques paritaires.
Les mauvais élèves, aujourd’hui comme hier, sont les partis de droite : Les Républicains [LR] n’ont que 31 % de candidates, l’Union des démocrates et indépendants 32 % – on est donc très loin de la parité. Quant aux « amis d’Eric Ciotti », ce sont essentiellement des hommes : cette étiquette ne concerne que onze femmes sur cinquante-neuf candidats (18,6 %) ! Aux législatives, LR, qui compte beaucoup de notables locaux, contourne systématiquement la parité.
Après la révision constitutionnelle de 1999, la loi du 6 juin 2000 a instauré des mesures contraignantes pour les élections au scrutin de liste proportionnel : les listes doivent désormais comprendre, en alternance, autant de femmes que d’hommes – c’est le cas lors des élections européennes ou régionales. Pour les législatives, qui se déroulent au scrutin uninominal, la parité est plus complexe à mettre en œuvre, puisqu’il y a, dans chaque circonscription, un seul candidat par parti : la loi prévoit donc des mesures « incitatives ».
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